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Pars vite et reviens tard

Autrice : Fred Vargas
Editeur : J’ai lu
2005/ 346 p.
7.10 €

Ce sont des signes étranges, tracés à la peinture noire sur des portes d’appartements, dans des immeubles situés d’un bout à l’autre de Paris. Une sorte de grand 4 inversé, muni de deux barres sur la branche basse. En dessous, trois lettres : CTL. A première vue, on pourrait croire à l’œuvre d’un tagueur. Le commissaire Adamsberg, lui, y décèle une menace sourde, un relent maléfique. De son côté, Joss Le Guern, le Crieur de la place Edgar-Quinet, se demande qui glisse dans sa boîte à messages d’incompréhensibles annonces accompagnées d’un paiement bien au-dessus du tarif. Un plaisantin ou un cinglé ? Certains textes sont en latin, d’autres semblent copiés dans des ouvrages vieux de plusieurs siècles. Mais tous prédisent le retour d’un fléau venu du fond des âges… 

Mon avis :

Alerte gros coup de cœur !

Il y peu de temps, j’ai déniché en rangeant une de mes biblios un livre de mon frère… Que j’ai vite entamé ! Eh oui, il s’agit de Pars vite et reviens tard, une enquête policière très prenante, et super bien construite !

Joss le Guern réinvente le métier d’un de ses aïeuls : crieur sur la place publique. Il fait sa criée, trois fois par jour, sur une place de Paris. Ici, tout le monde le connait, et attend avec impatience les nouvelles du quartier. Il est bien payé, et c’est un travail respectable, et cela est mieux que de croupir en prison, comme il l’a fait quelques années plus tôt. Mais d’étranges lettres lui arrivent, qu’il doit « crier ». Elles sont bien payées… Et totalement incompréhensibles. Du latin et de l’ancien français s’y mêlent, ainsi que de curieuses allusions à la peste.

De son côté, le commissaire Adamsberg est chargé d’enquêter sur d’étranges signes, qui paraissent être au premier coup d’œil des tags, mais qui une fois décryptés, se révèlent d’anciens symboles… Synonymes d’épidémie : la peste arrive.

On va rencontrer plusieurs personnages au fur et à mesure de l’histoire, tous très développés, avec une personnalité propre, mais pas forcément hyper « originale ». Enfin, si. Bon, je m’explique. Il est rare de trouver ce genre de persos dans un roman, parce qu’ils sont, somme toute, très ordinaires. Typiquement le genre de personnes qu’on croiserait dans la rue, sans les reconnaitre, sans véritables caractéristiques marquantes. Alors, forcément, écrire tout un livre dessus n’est pas la première chose qui viens à l’idée. Mais pourtant, c’est très réussi, et malgré tout, à défaut de s’attacher à eux, on va s’intéresser de très près à ce qui leur arrive…

Je voudrais saluer le travail de documentation fait pour ce livre : c’est impressionnant de voir tant de connaissances moyenâgeuses sur la peste rassemblées dans un livre qu’on prévoit haletant, certes, mais sans plus. Honnêtement, j’ai été bluffée.

Tout est super bien construit, tout se tient, et se met en place petit à petit. Pour ma part, moi qui n’ai pas pour habitude de lire beaucoup de romans policiers (à part ceux d’Agatha Christie, je n’en ai lu que deux ou trois) ça a été vraiment un coup de cœur, un roman plein de surprises, de suspense, de retournements de situation et de révélations fracassantes.

Je ne peux, en bref, que vous le conseiller!