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Le labyrinthe de Pan

Auteurs : Guillermo del Toro, Cornelia Funke
Editeur: Michel Lafon
2019 / 317 pages
17.95 €

Tu ne devrais pas venir ici. Tu pourrais te perdre. C’est déjà arrivé. Je vais te raconter l’histoire… Il était une fois… Dans les contes, il y a des hommes et des loups, il y a des bêtes et des fées, il y a des enfants et des forêts. Comme toutes les jeunes filles qui ont la tête pleine d’histoires, Ofelia sait tout ça. Alors quand elle rencontre son beau-père, elle voit tout de suite le capitán Vidal pour ce qu’il est, dans son uniforme immaculé et ses gants de cuir : un loup.
Mais rien ne peut la préparer à affronter la réalité hostile de la maison du capitán, au cœur d’une inquiétante forêt qui cache bien des secrets, dont un labyrinthe protégé par son terrifiant gardien. Là où la monstruosité et l’humanité se rencontrent, là où les mythes deviennent réalité. 

Mon avis :

Hello tout le monde ! Aujourd’hui, présentation d’un roman que j’ai beaucoup aimé, bien qu’il soit très sombre…

L’héroïne est orpheline de père, et sa mère est brisée par le deuil. Mais celle-ci a rencontré un autre homme, qui impose très vite sa domination sur elle et sa fille, sans que la mère ne s’en rende même compte. Mais Ofelia, elle, en a bien conscience… Lorsqu’elle est obligée de déménager, chez le Loup, comme elle l’appelle, elle est dévastée. C’est un prédateur, un homme mauvais, elle le sent, il serait le loup ou le sorcier, dans les contes qu’elle lit encore…

On va très vite plonger dans un univers plein de légendes, avec le Faune, des sortes de fées, des sorcières, des maléfices… C’est à la fois magnifique et extrêmement sombre, avec de l’espoir, mais aussi des drames, des larmes, du sang. Tout cela donne un aspect très négatif, mais qui, à chaque fois, sonne terriblement juste. C’est aussi plein de poésie, avec un aspect terrible mais qui est aussi teinté d’innocence, puisque, je vous le rappelle, la principale protagoniste est une enfant. Elle a certes douze ans, mais elle croit encore aux contes, et s’imagine beaucoup de choses, pour s’évader de cette situation trop sombre dans laquelle elle vit.

D’un autre côté, il y a aussi l’aspect terre à terre des quelques adultes qui constituent aussi, pour certains, les principaux héros. On plonge plus, avec eux, dans l’Espagne tourmentée de l’époque de Franco, avec la tyrannie, et la cruauté pure des hommes… On tombe dans la réalité de la rébellion, de la mort, de la pauvreté. C’est donc très négatif, comme aspect, mais j’ai beaucoup aimé.

On a, de temps en temps, accompagnés de très belles illustrations, des sortes de contes, qui nous font voir encore un autre aspect de l’histoire, et qui s’ils paraissent décousus, s’imbriquent en fait parfaitement entre eux, et avec l’histoire en général…

J’ai déjà lu plusieurs romans de Cornelia Funke, dont celui sur les dragons, et la trilogie « Cœur d’encre ». Ce n’est pas tant l’écriture qui me marque chez elle, mais la manière dont elle visualise les choses, la trame, l’espoir, l’humanité… Quand on y pense, c’est somme toute assez sombre, dans ses livres, particulièrement dans « Cœur d’encre », ce qui m’avait un peu lassée vers le troisième tome, puisque c’est plutôt le genre d’histoire dans laquelle on aimerait rêver.

Je suis extrêmement mitigée sur la fin, ce qui résume assez bien le livre. Il y a d’un côté le désespoir, la mort, mais aussi de l’espoir. Certes, la victoire revient aux « gentils », mais avec le goût amer de la perte, d’avoir gagné une bataille, mais d’avoir trop perdu durant la guerre, beaucoup trop pour s’en réjouir. De plus, je pense que c’est aussi un peu un choix laissé au lecteur, de considérer l’aspect plus enfantin, plus côté « conte » ou de choisir ce qui est terriblement plus réaliste. Pour ma part, je ne choisis pas. Ce serait passer à côté du roman, je trouve, passer à côté de la « double lecture » du roman.

Bref, une atmosphère très très sombre, vous l’avez compris, mais aussi de l’espoir, et c’est ce mélange osé qui fait que ce roman est aussi particulier…