Et le désert disparaîtra
Autrice : Marie Pavlenko
Editeur : Flammarion Jeunesse
2020 / 240 pages
13.90 €
Samaa vit dans un monde qui pourrait être le nôtre bientôt. La vie a presque entièrement disparu de la surface de la Terre. Le sable a tout dévoré. Son peuple, nomade, traque les derniers arbres et vend leur bois pour survivre. Samaa aimerait être chasseuse, elle aussi, mais c’est une charge d’homme. Un jour, elle désobéit et suit les chasseurs. Mais le désert a mille visages. Samaa se perd, et fera une rencontre qui changera le destin de sa tribu à jamais.
Avis:
Un nouveau coup de cœur!
Imaginez-vous vivre dans un désert, où les arbres ne sont plus des êtres vivants, mais bien une denrée rare aux yeux de tous, et dont le commerce permet la survie aux tribus qui parsèment cette étendue desséchée. C’est le cas de Samaa, une jeune fille qui rêve de devenir chasseuse d’arbres, comme son défunt père, pour suivre son chemin et faire survivre sa tribu. Mais c’est un métier dur, éprouvant, dangereux, et surtout, réservé aux hommes… Alors, lorsqu’elle va les suivre une fois, et qu’elle va se perdre, commence une formidable épopée psychologique, durant laquelle elle va envisager l’univers d’une autre façon, et surtout, comprendre que son monde va s’écrouler si elle et les siens ne font rien pour le protéger…
Tout d’abord, même si l’héroïne m’a beaucoup plu dès le début, et m’a vite parue prometteuse, je ne m’y suis pas attachée. De même pour ce futur plus ou moins lointain, qui était pourtant plutôt approfondi. La faute à cette puissance psychologique, à cette complexité intérieure de Samaa, et à cet aspect tellement humain, mais tellement parfait, de cette formidable héroïne.
Je m’explique. Elle est humaine, et présente tous les défauts humains, mais toutes ses qualités aussi. Malgré tout, elle a le profil parfait d’une héroïne, celui d’une fille qui part à l’aventure, adhère totalement aux valeurs de son peuple, puis les renie, et tout un tas de choses comme ça. L’autre chose qui nous éloigne d’elle, c’est le monde dans lequel elle vit, dans lequel s’intègre bien, mais qu’on a malgré tout un peu de mal à imaginer, probablement parce qu’il est comme les déserts d’aujourd’hui, et que les aspects plus dramatiques ne nous sautent pas aux yeux malgré l’état d’alarme dans lequel nous met l’autrice.
Ça, c’était pour les points négatifs (oui oui, il y en a beaucoup, mais pas tellement, c’est juste qu’ils sont compliqués à expliquer!)
Sinon, c’est le deuxième livre de Marie Pavlenko que je lis, et c’est un deuxième COUP DE CŒUR !!! Pourquoi ? Parce que l’histoire sensibilise merveilleusement bien à l’écologie. Le livre est en lui-même totalement écologique, sans film plastique sur la couverture (j’adore le toucher un peu rugueux, mais en même temps très doux !), avec tout ce qu’on peut imaginer comme mesures pour que l’objet en lui-même ne soit pas contradictoire avec le contenu. De plus, l’autrice ne nous met pas seulement dans un état d’alarme, non, elle nous montre la beauté du monde, la qualité des écosystèmes, et à la fin, on n’a qu’une envie : PLANTER DES ARBRES !!!
De même, Samaa se développe petit à petit, pour finir par vraiment nous impressionner ! Son périple intérieur est passionnant, ce n’est pas un livre d’action, mais bien… je ne sais pas comment le décrire.
En tout cas, il vaut le coup, il est magnifique, superbement touchant, malgré mon avis un peu contradictoire !