J adore,  Romans,  Sur notre époque

Un si petit oiseau

Autrice : Marie Pavlenko
Editeur : Flammarion
2019 / 393 pages
17.50

“Elle ferme les yeux, écoute la nuit, elle sent battre le cœur de la Terre, sous elle, celui des hommes, des arbres, des animaux, ce cœur nocturne qui bat depuis le commencement, qui battra après elle. Elle appartient à ce monde immense. Et son bras, peut-être, alors, est dérisoire.”

Avis:

Attention, ce livre est un ÉNORME coup de cœur!!!. Dans cette chronique, je vais vous vanter en long et en large ses mérites… Ne vous étonnez pas, vous êtes prévenus !!! Je sais, que, hier, je vous ai déjà martelé ça tout au long de mon update lecture, mais je ne vous le dirai jamais assez !

On part très vite avec ce roman dans un drame : un accident de voiture.

C’est donc l’histoire d’Abi, qui, à 20 ans, n’a plus goût à la vie depuis qu’elle a perdu sa main lors de ce drame. Elle n’a plus revu ses amis, depuis l’accident. Elle ne sort plus seule, depuis l’accident. Elle a peur des regards, depuis l’accident. Bref, sa vie, un an après, est encore constituée de « première fois depuis l’accident ».

Ce roman va être, en conséquent, le récit d’une reconstruction. Une reconstruction laborieuse, difficile, pour plusieurs raisons. Une reconstruction magnifique, pas toujours drôle, même souvent très lourde à porter. Tellement lourde qu’Abi ne rit plus, ne sourit plus, et parfois, n’a même plus envie de vivre.

Bref, ce roman va nous porter dans les coulisses des sentiments de l’héroïne. Elle doit supporter, au quotidien, les regards, les choses qu’elle ne peut plus faire, les questions… Cette reconstruction (oui oui, encore ce mot…) va nous happer, comme une vague, comme un ouragan, très vite.

Sans parler de suspense, on va ne plus pouvoir arrêter notre lecture, enfin, très difficilement. Ce n’est pas comme ces livres, où on dit ça, c’est à moitié vrai, bon, c’est difficile, mais c’est à cause du suspense. Là… Tout nous happe, l’écriture, on EST l’héroïne, on VIT sa vie, c’est assez dingue, comme impression.

Il y a des livres, on a envie d’en parler, tellement ça nous a bouleversé, tellement c’est profond. Mais en même temps… On a pas envie de briser cet équilibre, on a pas envie de partager totalement cette impression, parce que les mots sont durs, voire impossible à trouver, parce qu’on a peur que ce lien avec ce livre, que ce bien-être qu’on a en en ressortant, ne se brise avec cette recherche. Ce livre, pour le meilleur comme pour le pire, fait partie de ceux-là. A 100%.